Dans un monde sans argent, les mains seraient mises à contribution tous les jours pour produire de la nourriture, soigner, créer des objets, etc. Pour se préparer à un monde avec moins d’argent, il nous appartient donc dès aujourd’hui de développer nos compétences, nos talents… également sources d’estime et d’amour de soi ?
Raphaël
Les mains de chacun sont de toutes façons mises à contribution chaque jour, ici et maintenant, le souci est qu’elles servent des intérêts personnels, individuels plus que le bien-commun de l’humain, de l’une-main !
Nos mains sont employées chaque jour pour exécuter un travail afin de gagner sa vie, recevoir un salaire, du maçon au médecin, de l’informaticien au boulanger, du facteur au ministre, de l’artiste à l’agriculteur, tous nous utilisons nos mains pour accomplir des tâches. Les mains sont des instruments, des outils qui nous aident à mettre en pratique ce que le cerveau envoie comme informations pour exécuter notre travail.
Nous utilisons ces 2 outils que sont le cerveau et les mains de façon variées. Certains utiliseront plus l’un que l’autre, le maçon utilisera plus ses mains qu’une personne ayant un travail intellectuel. Mais l’informaticien, le ministre en auront toujours besoin pour signer des documents, remplir une ordonnance ou tapoter leur clavier. La finalité de notre travail, finit toujours par nos mains. Ce sont des outils merveilleux de la création qui nous permettent de faire aboutir nos idées, envies, désirs, choix… dans la matière.
Mais si nous regardons d’un peu plus près notre paradigme économique, la quasi-totalité de nos activités quotidiennes sont motivées par le seul fait de gagner notre vie, d’obtenir un salaire. Cette quête d’argent a essentiellement pour but de consommer des produits, de toutes formes et natures, qui finissent pour moitié dans des terrains d’immondices. Chaque jour nous jetons de quoi nourrir la planète entière ! Tous ça pour de l’argent.
Toutes ces mains sont utilisées chaque jour pour dépecer la planète, dévaster et saccager la terre. Tout cela pour accumuler des bouts de papier et des chiffres virtuels sur des écrans d’ordinateur. En vérité, chaque centime entretient la fiction, l’illusion d’un bonheur qui ne viendra jamais car derrière le besoin d’avoir se cache les manques qui ne peuvent être résolus par la consommation, la possession ou la domination.
Consommation, qui sonne d’ailleurs comme « con-sommes-nation »… destruction des nations pour du : consumérisme, capitalisme, égoïsme, quel crétinisme… je m’emporte, je m’emporte, désolé.
L’humain court comme un poulet sans tête pour des salaires et quel est le résultat de ces salaires ? un sale-air dans une sale ère, celle de l’errance, de l’air rance à devoir gagner sa vie plus que de la vivre.
Pourtant, il y a des évidences que nous devrions voir, elles sont si grandes ! Ce que nous consommons consume la planète et l’humanité. Les objets de consommation que nous utilisons, nous utilisent, nous rendent esclaves, ce que nous possédons finit toujours par nous posséder ! Cette humanité est possédée… par ce qu’elle créé. Ce n’est pas le fait de baigner dans le dualisme et l’endoctrinement au gain qui nous apportera la liberté.
Pourquoi ne pourrions-nous pas vivre de l’art-gens plutôt que de l’argent ? Nous avons tous des dons, des talents particuliers, des facilités que d’autres n’ont pas. Nous pourrions mettre toutes ces mains aux talents multiples et divers au service du bien commun, du bien-comme-UN ?
Est-ce si difficile de partager sans compter ? Est-ce si difficile d’observer que le plus de l’un est le moins de l’autre ? Est-ce si difficile d’envisager une société ou chacun puisse exercer ses pleines capacités, ses dons naturels, ses facultés et potentiels au service du bien commun par le partage, la solidarité, la générosité, la bienveillance ? Est-ce si difficile d’offrir à autrui nos dons afin que chacun acquière de multiples connaissances et savoirs, plus que s’avoir ? Est-ce si difficile de respecter la vie, le vivant la nature, la planète ? Est-ce si difficile de vivre ensemble et de bâtir, garantir un a-venir serein pour nos enfants ? Est-ce si difficile de donner, de créer dans la joie et le bonheur, de faire l’expérience de qui nous sommes, des artistes du vivant qui se créent sous de multiples formes et façons ? Est-ce si difficile …
Est-ce si difficile d’organiser une vie en communauté sachant prendre soin de son prochain de façon individuelle et collective ? Est-ce si difficile de créer des structures de transmissions de savoirs, de connaissances, loin des formatages de toutes formes et natures qui transforment l’homme en petit soldat esclave servile du consumérisme ? Nos écoles, nos formations ne servent qu’à ça, nous mouler dans la dualité pour nous couper de nous-mêmes et de l’autre. Etre le premier, mais premier de quoi quand le deuxième ne vaut déjà plus rien ? La seule chose qui nous empêche de créer un tel modèle épanouissant pour l’âme humaine, c’est l’argent, l’esprit de compétition, le dualisme, la vision binaire, le manque de conscience et du respect de ce qui EST, de ce qui nous est prêté.
Cette humanité a tout misé sur l’économie, où cela nous a-t-il conduit ? Où en sommes-nous de ce paradigme du chacun pour soi alors que le Soi est en chacun, partagé en parts égales afin qu’IL SOIT ?
Oui nous devons retrouver nos talents, nos dons multiples et les partager avec amour et générosité, qu’une seule feuille manque à un arbre et c’est toute la forêt qui est défigurée. Qu’un seul veuille prendre pour lui et le déséquilibre s’installe, que tous veuillent donner et l’équilibre s’installe, s’incarne.
Notre société individualiste engendre le déséquilibre parce que celui qui est le plus doué, celui qui a le plus de facilités pour telle ou telle chose veut en tirer profit, gagner, être le premier ! Et cela se fait au détriment des autres. Par contre, si les plus doués dans certaines capacités, facultés, offraient de façon généreuse leurs savoirs et connaissances, rien ne manquerait à chacun et notre société s’en porterait de mieux en mieux.
LA est l’évolution, celle de restituer au bien commun avec bienveillance, nos qualités afin de grandir et sublimer le beau, sublimer cette création. C’est en fait notre rôle, rendre cette terre encore plus belle que ce qu’elle est en nous fondant dans ses lois, celles de l’émulation inter-dépendante, interconnectée, intriquée car nous sommes-Un.
Revenir à la terre est le chemin, notre civilisation est en grande part hors-sol. La plus grande partie des humains sont dans du béton et rarement les pieds dans la terre, ce qui produit une distance entre l’homme et la nature, l’homme et l’environnement, l’homme et la création, l’homme et son créateur. Ces mises à distance sont générées par l’outil du grand diviseur, ce qui ne veut pas de l’UN, de l’unité, l’argent !
L’argent est une arme de destruction massive qui coupe, sépare, divise... L’argent est comme un « être », une énergie, un fantôme entre l’homme et l’homme qui nous empêche de vivre en communion les uns avec les autres pour vivre, incarner la grande famille humaine.
Pour en revenir aux mains, il me semble qu’elles sont presque toutes utilisées de la plus mauvaise des façons qui soit, contre le Soi, car elles divisent et sont divisées. Elles sont exploitées et elles exploitent. Elle dévastent et sont dévastées. Elles polluent et sont polluées. Elles crient aux injustices et sont l’injustice. Elles crient à la soumission et sont soumises. Elles revendiquent la liberté et sont esclaves. Elles crient à la solidarité mais sont chacune pour soi. Elles crient au changement mais ne changent pas. Elles dénoncent les inégalités et les reproduisent. Elles crient le nouveau mais font l’ancien. Elles crient au plus mais font le moins.
Or, être humain c’est aussi être-une-main, une main qui donne, partage, caresse, soigne, cajole, guérit, façonne, sculpte le réel. Alors sommes-nous vraiment UNE main ? Sommes-nous vraiment humains quand tous courent dans le stress chaque jour pour des salaires créant tant de misère ?
L’argent est une chose que nous devons envisager d’abandonner si nous voulons créer une société équitable. Offrir un revenu universel à chacun ne sert à rien. Nous serons les serviteurs, les esclaves de ceux qui offriront cet argent. Ils pourront tout nous demander puisqu’ils nous payeront : « tiens, tais-toi et fais ce que je dis puisque je te paye ! » C’est de façon certaine ce qui risque d’arriver. Par contre, si nous choisissons le don, le partage, la générosité, qui pourrait interférer sur nos libertés individuelles et collectives ?
Ce temps viendra j’en suis convaincu mais l’humanité devra traverser de grandes épreuves avant de vivre dans une telle conscience… Les temps s’accélèrent car en fait, nous n’aurons bientôt plus d’autres choix que d’incarner ces vérités, restituer cet amour inconditionnel qui nous est donné depuis des siècles et des siècles.
Robin