Le secret du zéro

Pour te donner une image simplifiée de ce qu’est l’éveil, la vacuité, la quiétude, voici un exemple, nous allons partir du zéro car le zéro est la vacuité, la quiétude de l’être, le retour à la maison.

Mais avant tout une petite histoire.

Enfant, sur les bancs de l’école lors d’une leçon de calcul, l’enseignant qui nous apprenait le calcul : le – le + le : le x, nous dit qu’en fait le zéro comptait pour rien, qu’il ne valait rien, ne représentait rien, il était nul !

Alors en rentrant à la maison j’ai commencé à réfléchir à ce zéro qui ne valait rien parce que je n’étais absolument pas d’accord avec cette idée, ce principe. J’y voyais, avais ressenti comme une sorte d’injustice, quelque chose qui n’était pas normal. Bien au contraire, pour moi, ce Zéro était bien plus qu’un rien ne valant rien !

J’ai donc médité sur ce zéro, je l’ai observé en fixant toute mon attention sur ce zéro, je ne voyais plus que lui jusqu’au moment où je suis entré en Lui et Lui est entré en moi, et là j’ai vu le secret du zéro.

Il était tout, il ne valait pas zéro, il valait tout, il est tout, il est la porte grande ouverte de toute la création. Tout est né du rien, du vide, du zéro, sans Lui, nulle vie n’est possible, aucune expansion du vivant ne peut exister, être créé. Il est le point de départ de tout ce que nous pouvons voir, sentir, toucher, goutter, vibrer, percevoir, dans le matériel et l’immatériel. Sans ce zéro, c’est le néant, la vie ne peut exister.

Plongé dans ce zéro, l’enfant que j’étais vu avec les yeux de son âme un immense zéro, colossal, énorme dans une vibration grandiose et joyeuse. Au cœur de cette joie que je vivais en moi également, j’y ai vu les chiffres sortir, comme si le zéro accouchait, donnait naissance au 1, au 2, au 3 et ainsi de suite. J’ai pu goutter qu’en fait le zéro était la porte, le père-mère de tous les chiffres et que sans lui il ne peut exister aucun chiffre. Je me souviens très bien de ce moment, de cette joie immense, énorme, d’avoir pu vibrer à la vision de ces naissances, ces mises au monde, dans le monde… NON le zéro ne valait pas rien mais était tout, tout ce qui est. Fort de cette découverte, j’ai avec mes mots d’enfant tenter de dire à l’enseignant le lendemain qu’il s’était trompé, que c’était une erreur de dire, croire et donner à penser aux autres élèves, enfants que le zéro était rien car j’avais senti, goutté en quelque sorte à quel point cette erreur conduisait nos réflexions, pensées dans un cul de sac !

Bien évidemment je fus rabroué, l’enseignant me dit de me taire, que je ne comprenais rien et n’avais rien compris, je devais me taire et ne pas perturber son cours avec mes divagations !

Enfant je me suis donc tu, avais-je le choix ? Non, je devais garder cela pour moi et ne pas encore être le « spécial » de la classe, le « oui mais toi c’est pas la même », le même que quoi, que qui ? Je ne comprenais pas ces mots à l’époque mais ils me faisaient très mal !

Je suis donc resté avec ce zéro valant tout en moi et pendant plusieurs jours, chaque soir je replongeais dans ce zéro en goûtant de tout mon être la naissance de tous les chiffres. Et dans ces moments là, j’étais dans la joie, une joie inextinguible et mon plexus, mon cœur débordait de félicité devant cette vision et compréhension que le zéro était tout. Intuitivement et par l’état de joie, félicité que cette vision m’apportait, je savais que j’étais dans le juste, dans la vérité. J’ai donc prié de tout mon cœur pour que cette vérité soit dite, soit montrée, enseignée. Ne pouvant pas la traduire sur les bancs de l’école, pendant ces moments de joie, je l’offrais au monde par la prière, l’envie inouïe et immense que chacun puisse découvrir cette vérité.

En fait j’ai toujours eu une seule et même devise depuis ma plus tendre enfance, c’est une prière que j’adresse à l’univers :  » Je ne veux rien pour moi qui ne soit pour chacun », cette petite phrase ne m’a jamais quitté !

Le résultat de tout cela fut de découvrir quelque temps plus tard, un petit dessin animé à la télé, on pouvait y voir un immense zéro duquel sortait tous les chiffres, comme ses enfants, ses créations, quasiment l’exacte réplique de ce que j’avais vu, de la vision dans laquelle je m’étais replongé en prière. Joie dans mon cœur et immense bonheur de voir ces images à la télé ! A leur vue je me suis écrié tout haut dans la maison :  » Génial, il y en a qui ont compris que le zéro était tout !  » Ce jour là, je fus l’enfant le plus heureux de la terre.

Bien des années plus tard j’ai eu la chance de rencontrer une grande mathématicienne qui avait fait des recherches sur le zéro et en avait trouvé 27 origines différentes et je lui dis à l’époque :  » Mais tu pourrais en trouver des centaines de milliers de ces origines car le zéro est l’infini ! « 

En fait, chaque être humain est un zéro qui est le fruit, l’enfant du grand zéro, le père -mère de toutes choses. Quand nous sommes sortis de lui, nous sommes devenus 1, sa création qui est LUI. Etant 1 dans la matière nous nous sommes identifiés à ce 1, 1 qui serait de telle couleur, telle note de musique, telle grandeur, tels goûts, en résumé tout ce que nous croyons être la définition de ce 1 sorti du zéro que nous croyons être.

Or, nous ne sommes pas les définitions de ce 1 que nous croyons être (telle note de musique, de couleur…). Non, nous sommes des zéro, enfants du grand zéro et c’est ce zéro que nous sommes qui doit être reconnu en lâchant les croyances que nous sommes un 1 de telles formes et de telles couleurs.

Le zéro est Dieu, la vie, le vivant, la conscience. De ce zéro tu es sorti, tu es toi aussi l’enfant de la vie, du vivant, de la conscience, tu es fruit du grand zéro, ce zéro est qui tu es et c’est ton subconscient.

Sorti du zéro, tu deviens 1, un enfant, une création du zéro, une part de Lui même qu’IL/ELLE s’est offert à Lui-même pour faire la plus grande expérience de qui IL/ELLE est à travers toi. IL veut se voir, se réaliser dans la matière pour voir qui IL est, la conscience qui prend forme dans la matière. Ce 1 tantôt incarné, tantôt désincarné. Là est ton conscient, celui d’être un 1.

Ce 1, enfant du zéro entré dans la matière, dans son vêtement de peau, s’identifie à tout un tas de choses, il porte tel prénom, est né à tel endroit, à telle date. Il est l’enfant de cette maman et de ce père desquels il hérite, là aussi, tout un tas de choses transgénérationnelles, des croyances, une éducation et aussi des blessures, des souffrances, des incompréhensions. Enfin tout un tas de choses qui font naître en ce 1 des pensées et des émotions qui le « façonnent » et auxquelles il s’identifie, s’attache. Je suis ce 1 qui s’appelle Raphaël, je suis né là-bas, à telle date, de tels père et mère, j’ai appris ceci et cela et ai été blessé, en souffrance à cause de ceci et cela. Toutes ces choses auxquelles tu t’es identifié, ces choses par lesquelles tu as donné une forme, une couleur, une saveur, un poids, une structure rigide à ce 1 sont sortis du zéro. Toutes ces expériences quelles soient nées de la famille ou du système pédagogique sont la façon dont tu vas définir ce 1 qui est ton inconscient. Toutes ces croyances, toutes ces identifications sont nées des croyances d’être ceci ou cela, tu t’es identifié à l’expérience mais pas à l’expérimentateur.

Le chemin à parcourir dans l’incarnation est de faire le retour au zéro que tu es, a toujours été et sera toujours. Tu es ce zéro, l’enfant du zéro ultime, un « morceau » de conscience que la conscience suprême s’est offerte à elle-même afin de voir qui ELLE/IL EST à travers toi, à travers tes yeux. Voir sa beauté, la merveille de qui IL EST et ce qu’IL EST, est ce cadeau, cet amour inouïe qu’IL s’est offert en toute joie, plénitude, félicité, harmonie, vérité et justice, générosité et altruisme en total AMOUR à lui-même, ce LUI qui est qui tu es, ce zéro enfant du grand zéro.

Robin.

a place for zéro