» Ne me touchez pas, ma personne est sacrée ! « 

Récemment une personnalité politique française s’est exclamée  :  » Ne me touchez pas, ma personne est sacrée ! « . D’un certain point de vue c’est tout à fait exact, mais sur l’instant cette phrase m’a semblé révélatrice d’un orgueil peu commun et d’une importante fragilité narcissique. Le sacré, Dieu peut être évoqué pour justifier les meilleures intentions comme les pires. Que répondrais-tu à cette personnalité politique ?

Raphaël

 

Tu as de ces questions ! 😉 Je ne connais pas le contexte de cette phrase, mais un petit mot tout de même sur la politique.

Je ne crois absolument pas à la politique, en tout cas, sous la forme et la façon dont elle est pratiquée dans nos sociétés.

Si la politique était une bonne solution pour vivre en communauté, dans une société équitable garantissant le bien commun et la santé de la planète, nous n’en serions pas là où nous en sommes !

Mais peut-être avons nous mal choisi nos maîtres ? Prisonniers de notre vision dualiste de la vie, ceux de gauche et d’extrême gauche, ceux de droite et d’extrême droite, les verts, les centristes… Tous dans des camps divisés tirant la couverture à eux en vilipendant ceux de l’autre camps, les adversaires. La politique est l’une des plus « belles » images qui nous montre le pouvoir du mental emprisonnant l’homme dans la dualité !  Nous avons les maîtres que nous méritons…

J’ai parfois l’impression que c’est de mal en pis. Même s’il existe une minorité de politiques sincères. La majorité de ces gens ne sont à mes yeux que des gérants de boutique, des hommes de paille, choisis pour garantir à leur propriétaire, leur patron, de gagner du fric sur l’exploitation des peuples et de la terre. Ce sont des marchands de tapis, en grande partie des vassaux soumis aux diktats des « puissants » de ce monde qui tiennent l’argent et font élire les pantins dont ils ont besoin pour faire fructifier leur avoir. Et ce, en donnant quelques miettes à la population pour donner l’illusion qu’elle a le moindre pouvoir de décision. Des grandes phrases pompeuses, creuses qui ne veulent rien dire, des promesses jamais tenues, des coups bas, des rhétoriques stupides et puérils, des discours dénués de toute sincérité et vérité.

Bon tentons de répondre à cette personnalité politique, sans connaître le contexte, d’entrée de jeux, je dirai que cette personne a un gros souci avec son égo. Est-elle sacrée par ce qu’elle est une femme politique, est-elle sacrée parce qu’elle est femme ? Est-elle sacrée parce qu’elle est humaine ?

Si elle est sacrée parce que femme politique, il n’y a rien à dire, il suffit de lui donner les médicament ad hoc et sans doute que la crise narcissique passera un jour. Ou qu’elle reste dans ce narcissisme exacerbé et un jour où l’autre, la vie la fera tomber du piédestal sur lequel elle c’est hissée et la chute risque d’être fort douloureuse !

Si elle se sent sacrée en temps que femme, si elle incarne réellement le féminin sacré et qu’elle se « bat » corps et âme pour la juste reconnaissance de ce féminin si sacré en revendiquant pour toutes les femmes, le respect et le juste droit qui est le leur de naissance et dans la création, d’accord, je peux entendre son sacré.

Si elle milite pour l’instruction, la compréhension, l’incarnation de ce féminin sacré pour qu’enfin il soit vécu sur terre, je la bénis et serais de tout cœur avec elle pour la soutenir dans ses démarches.

Je lui dirais : « vous avez raison chère madame de vous battre pour la reconnaissance de ce féminin sacré, ses qualités sont énormes, indéniables autant qu’indispensables à cette terre si mal en point. Marchons ensemble pour développer chez chacun et chacune la simplicité, l’ouverture du cœur, l’écoute, l’attention, le courage et la force d’aimer dans un grand OUI. Oui j’accepte ceci ou cela dans un sourire bienveillant, tout comme NON je refuse ceci ou cela dans un sourire tout aussi bienveillant mais ferme et résolu à ce que ce NON soit vécu. »

Le féminin sacré est d’aller dans le sens de la vie, du vivant, marcher sur le chemin de la douceur volontaire et courageuse d’un sourire qui s’offre en toute générosité quelques soient les circonstances, bonnes ou mauvaises. C’est le don de donner, d’offrir la vie, à être la vie en toute simplicité, c’est là le pouvoir de pourvoir. C’est offrir dans la joie, partager dans le bonheur pour la simple joie du partage. C’est être égoïste en sachant que faire plaisir, donner, offrir, partager, être généreux bienveillant est d’abord une joie, un bonheur, une félicité que nous nous donnons à nous-mêmes.

Si elle est sacrée en temps qu’être humain, là aussi elle a raison à ceci près que l’humain n’est pas plus sacré, à mes yeux que tout ce qui l’entoure, que tout ce qui est vivant dans le visible et l’invisible, dans le matériel, la matière et l’immatériel, le subtil. Tout est sacré parce que la vie est sacrée, toutes formes de vie est sacrée, la création est sacrée !

Comme déjà dit, Dieu est aussi devenu un sac fourre-tout où chacun prétexte un dieu qui arrange ses croyances, ses objectifs, ses désirs, ses envies, ses besoins… Tout ça n’est que des interprétations dualistes nées du mental, de l’intellect.

Depuis la nuit des temps l’homme se fait la guerre pour du pouvoir ou pour imposer son dieu au dieu d’un autre… Il est devenu un prétexte permettant de justifier les pires horreurs, les pires exactions, tuer, violer, saccager. Dieu est souvent un prétexte au carnage.

Le souci est dû en grande partie à l’interprétation humaine des enseignements des prophètes venus enseigner à l’humanité. Enseignements malheureusement transformés en dogmes après leur départ par ceux qui s’auto-proclament les détenteurs de la vérité. Et ce, dans le but de gagner du pouvoir uniquement. Sur le fond, « les dieux » des prophètes de chaque religion disent tous la même chose. Ils prêchent l’amour, la bienveillance, le respect de la vie, donnent des conseils de comportements éthiques et moraux facilitant la vie en communauté. Les variantes que l’on peut observer sont sur la forme de ces enseignements. Ils étaient donnés à un peuple, une civilisation, qui chacune avait son propre niveau de connaissance et de conscience. Mal compris, mal interprétés, ces enseignements ont donné des résultats qui brouillent, engluent la vraie connaissance du message des prophètes porteurs de paroles de vérité adaptées aux circonstances des peuples auxquels ils s’adressaient.

Tout cela existe à cause de notre vision dualiste et binaire de la vie, alors que la vie est trinité, tri-unité, les trois unis, ensemble, corps-âme-esprit, conscient-inconscient-subconscient. Tout 3 parlant d’une seule voix unie, unifiée. Là est l’éveil. Le SOI est dans le subconscient, la dualité est entre le conscient et l’inconscient. Vivre dans la dualité, c’est être coupé de notre subconscient qui pourtant travaille inlassablement chaque jour pour nous tenir en vie et en santé.

Doit-on se concentrer pour respirer ? Non, c’est notre subconscient qui gère cela. Doit-on se concentrer, réfléchir, créer une action pour régénérer à chaque seconde les cellules de notre corps, faire pousser nos cheveux et nos ongles, rêver la nuit, cligner des yeux pour les humidifier ? Non, on ne donne aucun ordre, on ne fait aucune action, c’est notre subconscient qui gère tout cela, et sans lui, il nous serait impossible de vivre.

Mais prisonnier de notre mental, toutes ces merveilles se déroulant en nous à chaque seconde de notre vie ne sont ni vues ni comprises. Pourtant le subconscient lui, remplit à chaque seconde merveilleusement bien sa fonction pour que nous puissions faire l’expérience de la vie dans la matière. Ceci sans jugement, sans critique, sans amertume, sans colère mais dans la joie de pulser la vie en nous, de nous maintenir en vie pour la joie d’être en vie.

Robin