Après avoir lu, entendu bon nombre de témoignages sur les EMI, un constat semble s’imposer, quasiment jamais il n’ai témoigné des soucis ou problèmes traversés par les êtres ayant vécu une telle expérience !
Il y a peu de témoignages concernant les difficultés rencontrées par les « expérienceurs » une fois revenu à la matière.
Nous pouvons trouver une multitude de témoignages relatant les mondes subtils, les différents plans d’existence et dimensions, la beauté de ces derniers, des rencontres avec de chers « défunts » (qui ne le sont pas en fait 😊 ), des contacts avec des êtres vivants sur d’autres plans, d’autres dimensions, des rencontres avec le Christ, la visite d’endroit, de lieux féeriques et magiques.
La vacuité de l’instant, l’amour vécu et ressenti, cette douce et splendide lumière blanche iridescente et vivifiante pleine de Joie, félicité et bonheur, cette liberté loin du poids de la matière, celle de la vitesse de déplacement vertigineuse, la vitesse de la pensée en fait, un « espace » où le temps, la gravité, la pesanteur n’existe plus, ne reste que la pure conscience à travers laquelle vous connaissez tout, vous êtes ce tout. Cette expérience de goûter, vibrer à l’infini et l’éternité de l’instant présent et la magnificence de la création est une joie incommensurable,
OUI, OUI et milles fois OUI, la vie dans les mondes subtils est grandiose, merveilleuse, splendide, indicible, difficilement traduisible et transmissible une fois revenu « sur terre », dans la chair, être réincarné à nouveau dans un corps.
Néanmoins ce retour n’est pas toujours évident et n’est pas simple à vivre et à négocier, car la différence entre ces mondes et le notre est souvent perçu comme un abîme dans lequel bien des êtres se sont abîmés …
Quels sont les soucis rencontrés par les êtres ayant vécu cette expérience :
-1 Retrouver une « réalité » dans le monde de la matière, un quotidien « normal » tant l’expérience est intense et apporte une toute autre dimension et connaissance de la vie, de ses rouages, ses cycles, sa perfection en fait. Cette expérience est tellement « bouleversante » que bien souvent la vie de ces êtres est complètement retournée, chamboulée et c’est souvent très difficile a vivre pour l’expérienceur ainsi que pour l’entourage familial. Il peut s’en suivre une très grande dépression, de la souffrance, de la mélancolie et tout son lot de mal-être tant la différence est colossal entre ce qui a été vécu et ce que l’on doit vivre. Comment vivre ou plutôt survivre dans notre paradigme loin de ces vérités sur la vie et ses principes? La solution trouvée par bon nombre est le silence, le DENI afin de ne pas/plus trop souffrir.
-2 Témoigner, relater ces expériences n’est pas évident si l’on ne trouve pas d’emblée une oreille adéquate pour parler, échanger sur ce sujet. Si vous vous adresser à une personne non croyante, cartésienne, le risque est d’être pris pour un halluciné et la camisole chimique est à craindre.
-3 C’est aussi souvent devoir se taire auprès des membres de votre famille qui ne peuvent pas croire en une telle chose et ceci occasionne bon nombres de « désagréments » et de souffrances. Inévitablement un fossé ce creuse bien souvent. Fossé de toute évidence creusé par l’expérience elle-même tant nos modes de « vie » pour ne pas dire de « survie » sont radicalement aux antipodes de la découverte de son vrai sens grâce à cette expérience de mort imminente.
-4 L’envie forte d’y retourner face aux difficultés rencontrées à revivre dans la matière ce qui induit un repli sur soi, de l’isolement et de la solitude.
-5 Intégrer l’expérience vécue, trouver les bonnes sources qui parlent de cette expérience et des médecins ou scientifiques, sages ou êtres ayant acquis un plus haut niveau de conscience que la moyenne afin de partager ce vécu si intense.
-6 Supporter les quolibets et les moqueries de toutes formes et natures.
-7 Voir, observer sans cesse a quel point notre humanité est loin d’incarner tout cette amour dont nous sommes les fruits, les enfants tout autant que la Source. Voir et observer a quel point nos modes de survie, de vivre la vie, sont en fait aux antipodes de la Création et de son but alors que tout repose en fait au creuset de nos cœurs et de nos mains. C’est en effet dans nos cœurs et nos mains que Dieu se réalise, IL se voit, peut se voir, cherche à se voir dans toute sa splendeur.
Pour ma part, le plus difficile a été de retrouver un quotidien dans lequel toutes les vérités et valeurs vécues lors de cette expérience sont « désincarnées », c’est à dire non-vivantes dans la matière et dans les modes de fonctionnement sociétaux.
Dans cette expérience vous faites l’expérience de l’amour total et unique alors que dans la matière c’est bien souvent tout le contraire dont nous pouvons faire le constat.
Cela créer une grande souffrance car la vision et la compréhension de notre manque d’Amour vous prend à la gorge de façon forte et puissante.
Malgré tout, l’envie de traduire cette expérience est plus forte que tout et vous tentez de traduire cet amour universel dont vous avez goûté la grandeur et les beautés.
La difficulté la plus importante est qu’en fait vous revenez à la vie totalement transformé et cette transformation, pour ne pas dire métamorphose est difficilement comprise par tout l’entourage, familiale comme amicale.
Tous voient, sentent que vous n’êtes plus du tout la même personne, ayant eu pendant des années une image, une « compréhension de qui vous êtes, souvent induite par des croyances erronées nées des dysfonctionnements d’autrui et des vôtres. L’image que vous renvoyez à votre entourage ne colle plus du tout avec celle qu’ils avaient de vous. Souvent la phrase que j’ai entendue a été : « c’est bien toujours toi mais je ne te reconnais plus ! » Et cette incompréhension, cette image fait peur, inquiète et est bien souvent la porte ouverte au rejet.
Les êtres de votre entourage se sont fait une représentation de vous, parfois juste, parfois injuste et au retour de cette expérience vous leur offrez une image totalement, radicalement différente et parfois complètement transformée de ce qu’ils croyaient connaître de vous. et c’est bien souvent très difficile à vivre. Chez bon nombre d’expérienceurs, cela induit : le déni, le refus de partager, de divulguer le cadeau merveilleux reçu par une telle expérience. Cet état de fait conduit bien souvent aussi a une souffrance et un isolement par les commentaires reçu par l’entourage, » il a péter un plomb, mais qu’est ce qui lui arrive, pour qui est ce qu’il ce prend, il est devenu fou, … » sont des commentaires souvent entendu dès que l’on essaye de traduire ce vécu.
Une difficulté une fois de retour dans la matière est que vous revenez réellement comme un nouveau née, mais un nouveau née avec les facultés de l’adulte. Vous maîtrisez le langage, la pensée, vous savez appréhender la réalité mais celle-ci n’a absolument plus rien à voir avec la réalité vécue par ceux qui vous entourent et de ce fait vous devez apprendre a vivre, à revivre avec des codes étant aux antipodes de l’expérience vécue et des changements radicaux qui se sont opérés en vous.
Si je devais donner une image, c’est comme si après avoir baigné dans une lumière vive, vivifiante et amoureuse, vous deviez revenir avec cette lumière dans une cave noire, malodorante ou règne le chacun pour soi plus que le chacun pour tous.
Bon nombre d’êtres ayant vécu une telle expérience plongent, une fois de retour dans une dépression forte et n’ont plus qu’un seul espoir, retourner dans la lumière afin de ne plus souffrir de cette différence si difficilement traduisible parfois.
Robin